Troisième jour

J'ai mal au ventre. Cette attente interminable me ronge les sangs. Je n'ai pas encore dormi cette nuit. J'ai eu trop froid et peur. Peur des bruits, des craquements qui viennent de je ne sais où.

Il m'a apportée un bol de bouillon et un morceau de pain dur. Je l'ai émiété pour le mélanger au bouillon. C'était plus de l'eau que du bouillon d'ailleurs. Mais je n'ai pas faim de toute façon. J'ai plutôt l'impression d'avoir des cailloux dans l'estomac. 

Je n'ai toujours pas vu son visage et il ne me parle pas. Je lui demande où je suis, pourquoi il m'a enfermée là dans ce trou à rats, sans jamais obtenir la moindre réponse. Pas même un grognement. Il est plutôt grand, une tête de plus que moi. Des épaules assez larges. 

Quand il est entré ce matin, j'ai entendu le verrou grinçant de la lourde porte en bois. On dirait un gros verrou de château. Je suis peut-être dans un château, ou plutôt au sous-sol d'un château. J'essaie de relever chaque détail qui pourrait m'indiquer où je me trouve. L'ouverture en haut du mur est munie de barreaux. C'est peut-être une ancienne geôle. 

J'ai la preuve que je ne suis pas le première à me trouver ici. J'ai pu observer les murs de pierres, j'y ai trouvé des traces de sang, des griffures sur la porte comme si on avait essayé de l'ouvrir, en vain, bien entendu. C'est presque comme une porte blindée. On ne peut même pas passer les doigts entre le bois et le mur. Pourtant j'ai des petits doigts fins. Et puis, ça servirait à quoi ? 

Comments

[elferine]

Bien vu.

[tina]

Pas mal d'écrire un roman sur un blog. J'ai envie de savoir la suite.