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Ma Vie Au Cachot

16 décembre 2012

Quatorzième jour

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Je n'ai pas pu dormir de la nuit. Il y avait du bruit dehors. Je n'ai pas vraiment pu définir ce que c'était. Comme des coups de hache dans un tronc d'arbre. Sûrement "lui" qui coupait du bois mais tard dans la nuit.... Je ne sais plus vraiment. En tout cas cela m'a empêchée de trouver le sommeil. J'aurais aimé pouvoir regarder par la fenêtre mais je n'ai pas réussi. En plus j'avais peur de voir ce que c'était. Peut-être qu'il tuait quelqu'un. Peut-être un animal. Le bruit était sourd. Si c'était vraiment lui, pourquoi faire du bruit en pleine nuit. Quand tout est silencieux. C'est idiot. Il peut se faire repérer. A moins que l'endroit soit perdu au beau milieu des bois et qu'il n'y ait aucun chance pour que quiconque entende quoi que ce soit. Je n'aurai aucune chance alors pour que quelqu'un m'entende, entende mes cris, ma détresse. Je suis oubliée dans un endroit inconnu, isolé de tout, autant dire que je suis perdue. J'ai de plus en plus peur. Je sais maintenant que je vais finir ma vie ici. Je n'ai plus d'espoir. J'ai vu le jour monter dans cette angoisse. Et cette angoisse me tient encore quelques heures après. Tout s'éteint en moi....

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11 décembre 2012

Treizième jour

13

Est-ce que le fait d'être au jour 13 va me porter bonheur ? Je doute avoir la chance de sortir aujourd'hui de ce cachot. Je me sens mieux même si je me sens toujours mal. Je veux dire que je ne suis pas bien ici mais je n'ai plus cette sensation de mal être qui me ronge. Jene pense pas avoir pris l'habitude d'être ici séquestrée mais je prends sur moi comme on dit. Le fait de s'angoisser ne résoudra pas le problème. Autant rester zen. Mais je ne suis pas zen. J'ai peur. J'ai parfois des moments de panique. Ne pas connaître mon avenir me panique. Ne pas savoir si je reverrai mes proches me panique. Ne pas savoir quand et si je sortirai d'ici vivante me panique. 

J'aimerais tant qu"il" me dise ce qu'il compte faire de moi. Même s'il doit me tuer, j'aimerais le savoir. Je n'aurais plus peur. Je n'essaierais même pas de me défendre. Je laisserais faire. Comme une délivrance. Je n'aurais qu'à sortir de mon corps et le regarder faire... Je ne souffrirais pas. 

9 décembre 2012

Douzième jour

cahier

Hier, j'étais malade. Je suis restée allongée toute la journée avec un mal au ventre encore. C'est pour ça que je n'ai rien écrit. Vous vous demandez pourquoi j'écris tous les jours comme ça, mon calvaire ? Quelle idée devez vous dire ? Eh bien, je n'aurais jamais fait une chose pareille s'il ne me l'avait pas demandée. Le premier jour, j'ai trouvé un cahier et un crayon sur le matelas. Il y avait un petit mot écrit sur la première page : "Ecrivez ce que vous vivez au jour le jour,c'est un ordre que je vous donne." Je n'ai pas cherché à comprendre. J'écris. C'est tout. Il n'y a souvent rien à raconter d'ailleurs. Je ne sais même pas quel jour nous sommes. Si je n'écris pas tous les jours, je risque me perdre dans le temps. 

Ce matin, j'allais mieux. Je me suis donc remise à écrire aujourd'hui. Dehors, il fait beau mais froid. Très froid. Je vois la brume qui passe par la fenêtre et disparaît aussitôt. Quand je respire, de la buée sort de mes narines. Je ne tiendrais pas longtemps dans ce froid. Il faut qu'il me porte des affaires chaudes. J'arrive encore à écrire, il ne fait quand même pas assez froid pour que mes doigts soient gelés mais on est en décembre et l'hiver est bientôt là. 

Noël. Je serai où pour Noël. Loin de ma famille ou morte. Je ne veux pas y penser. C'est horrible quand j'y pense. Je dois rester en vie. C'est tout.

7 décembre 2012

Dixième jour

 

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"Il" est entré et m'a regardée un long moment. Il penchait le tête à droite, puis à gauche comme s'il m'étudiait méticuleusement. Il m'observait attentivement comme pour mémoriser mon visage. Je n'osais pas le regarder. Mes yeux étaient baissés vers le sol. Je ne voyais que sa silhouette dans le sombre. Je me demandais ce qu'il allait faire. Brandir un couteau et me tuer ? Un révolver ? Rien ? Des frissons me passaient partout. Je ne savais pas si c'était le froid ou la peur. J'étais une proie facile, assise là, sur le matelas. J'attendais qu'il parle,qu'il dise n'importe quoi. Mais il n'en fit rien. Il posa sur le sol ce qu'il tenait dans les main. Un morceau de pain et un bol de soupe. Aucun mot ne sortit de ma bouche. Je voulais lui dire je ne sais quoi, quelquechose qui aurait pu lui faire pitié mais rien ne sortit. Pas même un son. Il fit demi-tour et ressortit, me laissant seule encore et encore. Je savais pertinemment que la journée allait être longue, très longue, interminable...

4 décembre 2012

Neuvième jour

papillons

Silence.

Je n'entends rien. Comme si j'étais dans une sphère au milieu de l'espace. Je ne suis pas en apesanteur mais je me sens légère. Je me sens comme un papillon. Avec un peu d'effort, je pourrais m'élever dans les airs et monter jusqu'à la petite fenêtre pour m'évader. Je me concentre comme si j'avais la capacité de le faire. Et ça fonctionne. Je me retrouve à flotter dans le cachot et mes pieds ne touchent plus le sol. Je ressens d'étranges sensations de bien-être et d'angoisse mélangées. J'ai peur d'être en train de mourir et en même temps, je me sens soulagée de quitter cet endroit. Je vole. 

Mais au moment ou je vais atteindre la fenêtre de la liberté, MA liberté, j'entends un bruit sourd qui me fait sursauter et je retombe sur le sol poussiéreux, humide et glacé de ma cellule. "Il " vient d'ouvrir la porte d'un coup sec et il pose devant moi un bol de bouillon comme d'habitude. Cette fois, j'ai droit à une bouteille d'eau en plastique et, oh miracle, deux biscuits secs dans un sachet en platique lui aussi. J'attends qu'il soit sorti pour me mettre à manger. J'entends le claquement de la porte puis le grincement du verrou. Et plus rien. Le silence revient.

Mais il m'est impossible de repartir là-haut. 

Le nuit retombe et je m'allonge à nouveau sur mon matelas pour commencer une nouvelle nuit en enfer...

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4 décembre 2012

Huitième jour

lune

Je fixais le ciel d'un bleu limpide allogée sur le matelas. Je l'avais vu changer de couleur. Passer du noir au gris, puis plus clair à mesure que le jour se levait. Le soleil montait dans ce ciel si bleu. La lune disparaissait peu à peu, devenait transparente. J'avais toujours trouvé ça drôle de voir la lune au beau milieu du  jour. Comme une antité survolant nos vies, discrète, légère. 

Je voyais aussi quelques branches dénudées qui s'agitaient devant la fenêtre. Il y avait donc un arbre ou plusieurs là-haut. Je me trouvais peut-être dans une forêt ou bien il y avait un jardin autour de moi. Y avait-il des fleurs au printemps ? Si je reste assez longtemps dans cette prison, je le saurai au printemps prochain. Je ne les verrai pas mais je les sentirai sans doute. En espérant que leur odeur soit plus forte que celle dans laquelle je vis. Le plus malheureux est que je commence à m'habituer à ces senteurs nauséabondes. Je finis par ne plus rien sentir du tout. Comme si mon nez était anesthésié à l'intérieur. Je commençais à m'habituer à plusieurs choses d'ailleurs. Le fait de ne pas manger à ma faim, par exemple, ne me dérangeait plus. J'avais été anorexique étant adolescente. J'avais été soignée et je m'en était sortie. J'espérais que mes vieilles habitudes ne reviendraient pas. J'avais peur, comme une alcoolique à qui on offre un verre aussi petit soit-il, que mon estomac redevienne comme avant, refusant la nourriture. Mais je me rassurais. Dans ma tête, je ne le voulais pas.

Je pris ma tête dans mes mains et me mise à pleurer. Quand ce cauchemar allait-il s'arrêter...

2 décembre 2012

Septième jour

Envie de rien.....

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1 décembre 2012

Sixième jour

Je me suis réveillée ce matin avec une migraire atroce. On aurait dit qu'on m'avait planté un tournevis dans la tempe et qu'on le tournait et retournait, sans cesse. Impossible de lever ma tête du matelas aussi pourri et puant soit-il. Je lui ai dit. Il m'a apportée les mêmes cachets que l'autre jour. Mais ce n'est pas passé complètement. J'ai encore un bourdonnement dans le crâne. Je me suis levée un moment, j'ai marché de long en large. Mais c'était insupportable alors je suis retounée me coucher.   Je suis restée allongée des heures je suppose. De toute façon, je n'ai rien d'autre à faire. Le temps est trop long. J'aimerais m'endormir et ne plus jamais me réveiller. Et puis non, je veux sortir d'ici ! Il y a tant de choses que je voudrais faire. J'ai tant de projets pour ma vie future. Je ne peux pas finir ici, enfermée comme un animal, prisonnière comme une meurtrière. J'ai encore des années devant moi. Je veux profiter de la vie, de MA vie encore longtemps. Pitié, mon Dieu, je vous em prie, aidez-moi !

30 novembre 2012

Cinquième jour

fleurs fanées

Je me demande ce qu'il me manque le plus. Mes parents ? Mon mari ? Je n'ai pas d'enfant. Heureusement. Si je ne reviens pas.... La télévision ? Internet ? Mon téléphone portable ? Où est-il d'ailleurs ? Je l'ai toujours sur moi. "Il " doit avoir mon sac avec lui. Il a du fouiller dedans. Il ne doit pas avoir trouvé grand chose. Je n'ai pas d'argent sur moi. Ma carte bancaire peut-être ? Mais étrangement, j'ai la conviction qu'il ne m'a pas enlevée pour me voler. Si ça se trouve, il n'a même pas ouvert mon sac. Je dois avoir des milliers de messages sur mon portable. Quelle importance ! 

Je veux sortir d'ici, c'est tout ce qui compte. 

La pluie a cessé durant la nuit. Ce matin, à mon réveil, le soleil entrait dans mon cachot. C'est lui qui m'a réveillée. J'ai enfin dormi pour la première fois depuis que je suis là. Je n'ai toujours pas retrouvée mon appétit. Ce matin, j'ai eu droit à un sandwich au fromage. Je me suis forcée à la terminer car je ne veux surtout pas tomber malade. Je suppose que si cela m'arrivait, il me laisserait crever ici comme un rat. 

Il ne me parle toujours pas...

28 novembre 2012

Quatrième jour

nuage

J'entends la pluie. Je crois qu'il a du pleuvoir toute la nuit car l'atmosphère est encore plus humide que d'habitude. L'eau dégouline le long du mur, sous la fenêtre. Un mélange de terre et d'eau. C'est sale. Il y a une flaque de boue qui se forme sur le sol.

Je vois le ciel gris par l'ouverture. Il fait sombre, j'ai du mal à savoir exactement l'heure qu'il est. Tout est sinistre ici. La pièce n'est pas trés grande et les ombres la rétrécissent encore. Un cachot.

J'ai le cafard. Je me demande ce qui se passe dehors. Est-ce qu'on me cherche ? Est-ce que quelqu'un a remarqué mon absence ? Ma disparition ? Croit-on que je suis partie en vacances ? Ou bien pire, que je suis partie volontairement, comme tous ces gens qui disparaissent parce-qu'ils ne supportent plus leurs vies et leurs lots de " pas de chance". Ceux qui fuient quelqu'un ou quelquechose.

Y'a-t-il des "avis de recherche" avec ma photo comme on a vu pour Marion ou Estelle ? Sauf que moi j'ai 26 ans. Ils ont du déjà attendre 48 heures avant de commencer les recherches. Trop tard pour moi. Je crois que je vais finir ma courte existence ici. 

Est-ce qu'"ils" vont passer la forêt au "peigne fin" comme on dit, avec les habitants du village qui se mobilisent pensant retrouver mon cadavre après avoir trouvé un blouson ou un foulard m'appartenant ? Sauf que je n'a rien laissé derrière moi. 

Beaucoup de questions sans réponses. Et ça me ronge. Ne pas savoir ce qui se passe.

 

 

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Ma Vie Au Cachot
  • Je raconte les jours sombres qui passent, du fond de mon cachot, sombre et froid. Mon geôlier, dont je ne vois pas le visage. Je ne sais si je le connais ou pas.... Bien entendu ceci est un roman....
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